
Donald Trump annonce la création d’un fonds souverain américain. Le président des États-Unis a signé un décret ordonnant la mise en place d’un fonds souverain dans un délai d’un an. Cette initiative pourrait permettre aux États-Unis d’investir directement dans des actifs stratégiques, et pourrait inclure l’achat de TikTok, l’application vidéo très populaire.
Un fonds souverain pour les États-Unis
Avec cette décision, les États-Unis pourraient rejoindre plusieurs pays, notamment en Asie et au Moyen-Orient, qui disposent déjà de fonds souverains permettant des investissements détenus par l’État.
Le décret présidentiel charge le Trésor et le département du Commerce d’élaborer un plan sous 90 jours. Celui-ci devra définir les modes de financement, la stratégie d’investissement, la structure du fonds et son mode de gouvernance.
Des incertitudes sur le financement
Contrairement à d’autres nations qui financent leurs fonds souverains grâce à leurs excédents budgétaires, les États-Unis opèrent sous déficit. Ce projet pourrait ainsi nécessiter l’approbation du Congrès pour obtenir des fonds supplémentaires.
Scott Bessent, secrétaire au Trésor, a indiqué que le fonds serait mis en place sous 12 mois. Il a déclaré que des « actifs liquides » et « des ressources nationales » pourraient être mobilisés pour son financement.
Une possible acquisition de TikTok
Donald Trump a laissé entendre que ce fonds souverain pourrait servir à l’acquisition de TikTok. L’application, qui compte environ 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis, est sous la menace d’une loi exigeant que son propriétaire chinois, ByteDance, la vende pour des raisons de sécurité nationale.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Trump a déjà retardé l’application de cette loi de 75 jours et envisage plusieurs solutions concernant l’avenir de TikTok.
Un projet qui divise les experts
Plusieurs analystes financiers se montrent sceptiques. Colin Graham, stratège financier chez Robeco, a indiqué que la logique économique derrière ce projet n’était pas claire, soulignant qu’un fonds souverain repose habituellement sur une accumulation d’épargne nationale.
Clémence Landers, ancienne responsable au Trésor, a rappelé qu’une telle structure nécessiterait un cadre légal approprié et l’approbation du Congrès, aucun financement ne pouvant être décrété par simple ordre exécutif.
Alors que le projet est encore à l’étude, son impact potentiel sur l’économie et les relations internationales des États-Unis suscite déjà de nombreuses interrogations.