L’intelligence artificielle rédige déjà des contenus de 4 pages dans la presse papier italienne

IA Google

On savait que les partenariats entre technologie IA et organes de presse étaient de plus en plus fréquents, à l’image du journal Le Monde avec OpenAI qui ouvre l’accès aux contenus du journal à l’IA, ainsi que la possibilité aux journalistes d’utiliser l’outil ChatGPT… mais cette fois-ci, l’expérience va beaucoup plus loin.

En effet, un journal italien a récemment expérimenté l’intégration de l’intelligence artificielle dans sa rédaction, en publiant un supplément rédigé uniquement par des algorithmes. Cette initiative inédite a suscité curiosité et débat autour du rôle futur de l’IA dans le journalisme. Voici comment cette expérience s’est déroulée et les perspectives qu’elle ouvre pour les médias.

Intelligence artificielle : un supplément quotidien signé par l’IA

Le quotidien italien Il Foglio a lancé ce qu’il décrit comme une première mondiale : pendant un mois, il a proposé à ses lecteurs un supplément de quatre pages entièrement rédigé par une intelligence artificielle, distribué en complément de l’édition classique du journal.

Ce projet, mené à titre expérimental, visait à tester les capacités rédactionnelles de l’IA dans un cadre journalistique. Le supplément était produit chaque jour, avec des contenus générés par l’IA sur différents sujets, démontrant sa capacité à rédiger de manière fluide et structurée.

Selon la direction du journal, cette initiative a entraîné une hausse des ventes, encourageant le lancement d’une nouvelle rubrique hebdomadaire, elle aussi confiée à l’IA.

Intelligence artificielle : un outil d’appoint, pas un remplaçant

La rédaction d’Il Foglio ne considère pas l’intelligence artificielle comme un substitut aux journalistes humains. Le journal, qui emploie une vingtaine de collaborateurs, utilise désormais l’IA de manière ciblée, notamment pour aborder des domaines peu couverts par la rédaction, comme l’astronomie.

Les contenus générés par l’IA sont donc perçus comme un complément, permettant d’élargir la couverture éditoriale sans entraîner de suppression de postes. L’objectif affiché est d’enrichir le travail journalistique plutôt que de le remplacer. D’ailleurs, l’usage de l’IA pour générer des contenus lisibles du grand public est loin d’être un cas isolé, et des initiatives de filigranes pour identifier les contenus générés par l’IA, comme SynthID de Google, commencent à faire leur apparition.

IA : des capacités impressionnantes mais limitées

Les résultats obtenus par l’IA ont surpris par leur qualité, notamment dans la rédaction de critiques littéraires. L’algorithme a su résumer et analyser des ouvrages de plusieurs centaines de pages en un temps record, en produisant des textes clairs et argumentés.

L’un des aspects les plus remarqués a été son aptitude à manier l’ironie, souvent jugée difficile à maîtriser pour une machine. L’IA a su générer des articles ironiques sur des sujets variés, avec une efficacité qui a étonné ses utilisateurs.

Mais ces performances ne sont pas sans limites. L’IA dépend étroitement des consignes qui lui sont données, pouvant ainsi produire des textes orientés en fonction des instructions reçues, sans distance critique. Ce manque de contradiction ou de débat, élément central dans une rédaction humaine, constitue un frein à une adoption plus large dans certains types de journalisme.

L’IA, un catalyseur pour le journalisme de qualité ?

L’expérience d’Il Foglio montre que l’intelligence artificielle peut contribuer à renforcer l’exigence de créativité chez les journalistes. Confrontés à un outil capable d’écrire rapidement, les rédacteurs sont incités à approfondir leurs enquêtes et à proposer des angles plus originaux.

En incitant les journalistes à dépasser les formats classiques et à proposer des contenus plus fouillés, l’IA pourrait jouer un rôle indirect dans l’évolution des pratiques professionnelles. Cependant, elle ne remplace pas l’intuition, la sensibilité et le jugement humain nécessaires à une véritable analyse journalistique.

Enfin, l’un des principaux points de progrès reste la mise à jour des connaissances de l’IA. Certaines informations, comme l’actualité politique récente, peuvent ne pas être intégrées, ce qui limite sa fiabilité sur certains sujets sensibles.

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