Les GAFAM doivent gérer de nombreux procès ces derniers mois : après l’accusation à l’encontre de Google pour abus de position dominante, c’est au tour du leader de l’e-commerce de se défendre. En effet, Amazon a récemment obtenu un non-lieu partiel dans une affaire antitrust intentée par la Commission fédérale du commerce (FTC) aux États-Unis. Cette décision marque une étape importante dans une bataille juridique visant à contester les pratiques commerciales du géant du e-commerce, accusé d’abuser de sa position dominante sur le marché.
Amazon accusé de pratiques anticoncurrentielles par la FTC
La FTC a déposé une plainte contre Amazon, accusant l’entreprise de maintenir des monopoles illégaux dans le secteur des supermarchés et des places de marché en ligne. Selon la FTC, Amazon utilise des stratégies anticoncurrentielles, notamment en incitant les vendeurs à recourir à ses services de publicité et de gestion des commandes (plus connu sous le nom d’Amazon FBA). Ces pratiques auraient, selon l’agence, pour effet de restreindre la concurrence et de nuire aux consommateurs.
La plainte déposée l’année dernière par la FTC affirme que les prix augmentés artificiellement par Amazon à travers un algorithme utilisé jusqu’en 2019 ont coûté plus d’un milliard de dollars aux ménages américains. Cependant, Amazon a répliqué en expliquant qu’elle avait cessé d’utiliser ce programme en 2019, minimisant ainsi les effets négatifs potentiels pour les consommateurs.
Une décision partiellement favorable à Amazon
Ce lundi 1er octobre 2024, un tribunal fédéral de Seattle a accordé à Amazon un non-lieu partiel, rejetant certaines des allégations formulées par la FTC. Cependant, les détails précis de cette décision sont encore sous scellés, et il reste des accusations pour lesquelles le procès se poursuivra. Cette affaire sera scindée en deux parties, selon la décision du juge John Chun, une mesure qui va à l’encontre de la demande d’Amazon de traiter toutes les plaintes en un seul procès.
Amazon a toujours contesté les accusations de la FTC, affirmant que ses services comme Prime et ses outils de comparaison des prix étaient au service des consommateurs. Selon l’entreprise, ces initiatives témoignent de ses efforts pour rester compétitive face à de nombreux autres détaillants, tant en ligne que physiques.
Un enjeu clé pour la présidente de la FTC, Lina Khan
Cette affaire revêt une importance particulière pour la présidente de la FTC, Lina Khan. Dès 2017, elle avait attiré l’attention sur les pratiques commerciales d’Amazon dans un article universitaire où elle dénonçait les risques anticoncurrentiels posés par la structure de l’entreprise. Depuis sa nomination à la tête de la FTC, elle s’efforce de mettre en œuvre une régulation stricte des grandes entreprises technologiques, y compris Amazon, Meta (récemment épinglée pour une histoire de mots de passes non sécurisés), Apple et Google.
La poursuite contre Amazon s’inscrit dans une vague plus large d’actions en justice intentées par la FTC et le ministère de la Justice contre les grandes entreprises du secteur technologique. Ces affaires cherchent à déterminer si ces entreprises utilisent leur pouvoir pour entraver la concurrence, un enjeu central pour l’avenir du secteur.