
On vous avait parlé de la détresse des vendeurs chinois présents sur Amazon. Confronté à la hausse des droits de douane imposés sur les importations chinoises, Amazon adopte des solutions temporaires pour atténuer les effets sur son activité d’e-commerce. Toutefois, ces mesures pourraient ne suffire qu’à court terme. Découvrez comment l’entreprise et ses vendeurs tiers tentent de s’adapter à une situation économique de plus en plus instable.
Amazon adopte une stratégie de stockage anticipé
Amazon a signalé qu’à ce jour, la demande des consommateurs reste stable malgré l’impact potentiel des nouveaux tarifs douaniers. Le prix moyen des articles de détail n’a que légèrement varié, même si certaines catégories ont connu une augmentation des achats. Pour limiter les hausses de prix, Amazon collabore étroitement avec ses vendeurs tiers en les incitant à transférer leurs stocks aux États-Unis plus tôt que prévu.
Les vendeurs tiers ont ainsi avancé un nombre important de commandes, créant un stock plus conséquent sur le territoire américain. Cette initiative vise à minimiser les répercussions des nouveaux tarifs et à maintenir des prix compétitifs pour les consommateurs.
Une solution de courte durée
Selon plusieurs analystes, cette stratégie de stockage anticipé n’apporte qu’un répit temporaire. L’accumulation de stocks permet de retarder les hausses de prix immédiates, mais pourrait rapidement devenir inefficace une fois les réserves épuisées. Il est estimé que les vendeurs n’ont pu constituer des stocks que pour une durée de 6 mois au maximum.
Passé ce délai, Amazon devra envisager des mesures plus contraignantes, telles qu’accepter des marges bénéficiaires réduites ou répercuter partiellement les coûts supplémentaires sur les prix de vente, ce qui pourrait affecter l’attractivité de la plateforme.
Certains exportateurs chinois l’ont bien compris, et ont commencé à faire des offres commerciales attractives à destination de leur clientèle locale, via la célèbre application locale Rednote, pour diversifier leurs ventes.
Un impact qui concerne tout l’écosystème tech
La problématique des tarifs douaniers concerne également d’autres géants technologiques comme Apple, Qualcomm, Samsung et Intel, tous exposés à une clientèle grand public. Cette pression pourrait ralentir leur compétitivité face à des rivaux comme Microsoft et Google.
En parallèle, Amazon a vu son segment cloud AWS, habituellement une source stable de profits, enregistrer des performances en deçà des attentes, contrairement à Microsoft Azure qui a surpassé les prévisions du marché. Cette situation a contribué à une baisse d’environ 1 % de l’action Amazon, tandis qu’Apple a connu un recul de près de 4 %.
Quelles sont les perspectives pour 2025 ?
À partir du 2 mai, la suppression du seuil de minimis, permettant auparavant l’entrée sans droits de faibles envois de marchandises en provenance directe de Chine, devrait impacter davantage les vendeurs tiers d’Amazon ainsi que son service Haul. Cette modification réglementaire complique encore l’approvisionnement et pourrait freiner certaines participations à des événements majeurs tels que l’Amazon Prime Day prévu en juillet.
La croissance des revenus issus des services aux vendeurs tiers a ralenti, tombant à 7 % au premier trimestre hors effets de change, alors qu’ils représentent près d’un quart du chiffre d’affaires d’Amazon. Malgré une prévision de ventes supérieures aux attentes pour le deuxième trimestre, la perspective de rentabilité reste inférieure aux espérances du marché.
Face à cette situation, Amazon n’a pas précisé si des mesures spécifiques seraient prises pour aider ses vendeurs à réduire leurs coûts ou si elle absorberait une partie des nouveaux frais liés aux tarifs douaniers.