L’agence de presse indienne ANI a engagé une action en justice contre OpenAI, accusant le créateur de ChatGPT d’avoir utilisé ses contenus sans autorisation pour entraîner son intelligence artificielle. Ce n’est pas la première affaire de ce genre, et conflit soulève des questions importantes sur les droits d’auteur et l’utilisation des données par ces acteurs de l’IA.
L’agence ANI accuse OpenAI d’usage non autorisé de contenus
Même si OpenAI a multiplié les partenariats avec des médias ces derniers mois (Time Magazine, Le Monde, Vogue, Reddit…), certains acteurs s’estiment lésés, voire même accusent ce dernier d’utilisation illégale de leur contenu. Dans une plainte déposée auprès de la Haute Cour de New Delhi, ANI affirme qu’OpenAI a exploité ses articles et autres publications pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle sans obtenir l’autorisation requise. L’agence soutient que ses œuvres sont stockées de façon permanente dans la mémoire de ChatGPT, sans aucun mécanisme de suppression programmé.
Selon ANI, cette utilisation non autorisée enfreint les droits d’auteur et pourrait entraîner une perte de contrôle sur ses publications originales. Dans sa défense, OpenAI a déclaré qu’il utilise des données accessibles au public, en s’appuyant sur des principes juridiques comme le « fair use ».
OpenAI face à une série de poursuites internationales
Ce procès en Inde n’est pas un cas isolé. OpenAI a déjà été poursuivi aux États-Unis par des organisations médiatiques telles que le New York Times et le Chicago Tribune. On accuse même OpenAI d’avoir entrainé son IA en lui faisant écouter des vidéos YouTube. Ces affaires illustrent l’opposition entre les créateurs de contenu et les entreprises technologiques sur l’utilisation de contenus protégés par des droits d’auteur.
Dans plusieurs cas, OpenAI a affirmé avoir mis fin à l’utilisation des contenus des plaignants, comme en témoigne l’inclusion du site web d’ANI sur une liste de blocage interne depuis septembre. Malgré cela, ANI insiste sur le fait que ses œuvres auraient déjà été intégrées de manière indélébile dans les modèles d’OpenAI.
Des accusations de faux contenus attribués à ANI
Un autre point soulevé par ANI dans son dépôt de plainte concerne des « faux articles » attribués à l’agence par ChatGPT. Cette situation pourrait nuire à la réputation d’ANI et renforcer ses griefs contre l’utilisation de ses données sans licence officielle.
L’agence déclare également qu’OpenAI a refusé de négocier une licence légale pour l’utilisation de ses contenus. Pourtant, la société californienne a conclu des accords similaires avec des organisations médiatiques comme The Financial Times et l’Associated Press.
La bataille juridique entre ANI et OpenAI met en lumière les tensions chez les créateurs de contenu. Les agences de presse cherchent à défendre la valeur de leurs contenus face aux géants de la technologie, tandis que ces derniers plaident pour un usage équitable des données publiques.
Des partenariats en discussion
La décision du tribunal, attendue le 28 janvier 2025, pourrait avoir des répercussions majeures non seulement pour ANI et OpenAI, mais aussi pour l’ensemble de l’industrie médiatique et technologique, particulièrement en Inde où le débat autour de la propriété intellectuelle et de l’innovation reste très vif.
Malgré ces litiges, OpenAI continue de rechercher des partenariats avec des organisations de presse à travers le monde, y compris en Inde. Cette approche pourrait représenter une voie d’apaisement et permettre aux deux parties de collaborer dans un cadre légal et respectueux des droits d’auteur.