Déjà sous le feu des critiques en Europe, et désignée comme gatekeeper dans le cadre du DMA, la plateforme TikTok est désormais visée par un contrôle fiscal en France. Accusée de fraude, l’entreprise chinoise doit désormais s’expliquer sur ses pratiques fiscales. Que s’est-il réellement passé et quelles peuvent être les conséquences pour TikTok en France ? Découvrez tous les détails dans cet article.
Le ministère des Finances français face à TikTok
Le ministère des Finances, connu sous le nom de Bercy, est l’une des institutions les plus redoutées par les entreprises opérant en France. Avec ses vastes pouvoirs de redressement fiscal, Bercy ne ménage aucun effort pour s’assurer que chaque entreprise, qu’elle soit locale ou étrangère, paie sa juste part d’impôts.
En 2023, TikTok a déclaré un chiffre d’affaires de 63,6 millions d’euros et un bénéfice net de 4,8 millions d’euros en France. Toutefois, les autorités fiscales françaises estiment que ce chiffre est largement sous-évalué, surtout en regard des revenus publicitaires générés par la plateforme dans le pays.
L’optimisation fiscale : un sujet sensible pour TikTok
Le cœur du différend réside dans la manière dont TikTok déclare ses revenus publicitaires. Bien que ces publicités soient diffusées en France, la société mère, ByteDance, a choisi comme pour de nombreux géants du numérique (Alphabet de Google, Facebook de Meta…) de déclarer ces revenus en Irlande, un pays connu pour son régime fiscal plus favorable. Ce modèle d’optimisation fiscale, bien qu’acceptable légalement, est devenu un sujet brûlant en Europe, notamment pour les géants du numérique comme Meta et maintenant TikTok.
En octobre dernier, cette stratégie fiscale a conduit les autorités françaises à lancer un contrôle fiscal ciblant les opérations de TikTok dans le pays. Cette enquête, bien que complexe, vise à déterminer si la société a effectivement fraudé le fisc français en sous-déclarant ses revenus.
Les explications de TikTok face aux accusations
Face à ces accusations, TikTok, par la voix de son secrétaire général en France, Éric Garandeau, a clairement défendu ses pratiques fiscales. Il a affirmé que TikTok paie ses impôts dans chaque pays où il opère. En Europe, la consolidation fiscale de la société a lieu à Londres, via TikTok UK, tandis que TikTok SAS reste soumise aux impôts français.
Malgré cette défense, la question reste posée : ces explications seront-elles suffisantes pour apaiser les autorités françaises ? L’issue de ce contrôle fiscal pourrait avoir des répercussions majeures pour TikTok, non seulement en France, mais aussi sur l’ensemble de ses opérations en Europe.