L’IA connait ces dernières années un développement fort et dynamique, qui s’est accéléré ces derniers mois, et principalement porté par des acteurs américains, comme OpenAI. Ce dernier a frappé fort, avec son IA générative vidéo Sora, qui laissent à penser qu’en la matière, l’Europe risque de cumuler du retard si elle n’entreprend pas des chantiers profonds à ce sujet.
Dans ce contexte, la France lance un ambitieux programme de recherche en intelligence artificielle (IA) doté d’une enveloppe de 73 millions d’euros. Cette initiative, co-pilotée par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), s’inscrit dans une démarche stratégique visant à positionner la France comme un acteur majeur de l’IA à l’échelle européenne et mondiale.
Un investissement stratégique dans la recherche en IA
Le Programme de recherche et équipement prioritaire en intelligence artificielle (PEPR IA), lancé officiellement le 25 mars 2024, bénéficie d’un financement sur 6 ans, dans le cadre du plan France 2030. Son objectif principal est de renforcer l’écosystème français de recherche et d’innovation en levant les verrous du déploiement de l’IA. Ce programme vise à encourager l’émergence de technologies révolutionnaires et à favoriser l’adoption de l’IA dans divers secteurs d’activité.
Dans ce contexte, gouvernement confie la gestion opérationnelle du PEPR IA à l’Agence nationale de la recherche (ANR), en collaboration étroite avec les principaux acteurs de la recherche scientifique en France.
Les grandes thématiques de recherche en intelligence artificielle
Le PEPR IA s’articule autour de trois axes majeurs de recherche, définis en concertation avec un comité d’experts en IA :
- IA frugale et embarquée : Cette thématique vise à optimiser l’efficacité énergétique des systèmes d’IA, en développant des architectures logicielles innovantes et des méthodologies d’apprentissage adaptées.
- IA de confiance et distribuée : L’objectif est de garantir la fiabilité, la confidentialité et la sécurité des systèmes d’IA, notamment dans un contexte distribué, à travers le développement de méthodologies d’évaluation et de qualification.
- Fondements mathématiques de l’IA : Cette thématique vise à renforcer l’écosystème national de recherche en sciences mathématiques, en soutenant la construction et l’analyse des fondements théoriques des systèmes d’IA.
Ces axes de recherche stratégiques mobiliseront plus de 50 équipes de recherche françaises, réparties sur l’ensemble du territoire, et bénéficieront du soutien du supercalculateur Jean Zay, pour mener à bien leurs travaux.
Un enjeu de souveraineté et de compétitivité économique
Au-delà de son importance sur le plan technologique, le programme PEPR IA revêt une dimension stratégique pour la souveraineté de la France dans le domaine de l’IA. En effet, la maîtrise des technologies numériques et l’innovation sont des leviers essentiels pour assurer la compétitivité économique du pays à l’échelle mondiale.
Industrialiser l’IA :
Le PEPR IA ambitionne également de favoriser le transfert des résultats de la recherche vers l’industrie, en identifiant des axes de collaboration propices à la création de services technologiques innovants. Cette démarche vise à renforcer les liens entre la recherche académique, les entreprises et les start-up, dans le but de dynamiser l’économie et de favoriser l’émergence de champions nationaux dans le domaine de l’IA.
Renforcer la compétitivité :
Face à la concurrence internationale, notamment de la part de pays européens comme l’Estonie, la Finlande ou le Royaume-Uni, la France entend consolider son positionnement dans le secteur de l’IA. Pour Bruno Sportisse, directeur général de l’Inria, la réussite de cette ambition repose sur une vision intégrée de la recherche, de la formation et de l’innovation.
Le programme PEPR IA constitue un investissement stratégique de l’État français dans l’avenir technologique du pays, avec pour objectif de dynamiser l’innovation, de renforcer la compétitivité économique et de garantir la souveraineté numérique de la France.