Après plusieurs années de tensions et de discussions, Microsoft semble sur le point de clore un chapitre important de son histoire européenne. Grâce à une décision stratégique, la firme pourrait éviter une pénalité majeure de l’Union européenne. Quelles sont les conséquences de cette évolution pour le secteur technologique ?
L’info résumée en 3 points
- Microsoft a décidé de séparer Teams de sa suite Microsoft 365 pour éviter une amende de l’Union européenne.
- Cet ajustement découle d’une plainte de Slack, qui accusait Microsoft de pratiques anticoncurrentielles.
- Les régulateurs européens exigent désormais une meilleure interopérabilité avec les logiciels concurrents.
Enquête antitrust et décision stratégique
Depuis 2019, Microsoft faisait face à une enquête antitrust menée par l’Union européenne. Cette situation avait été déclenchée par une plainte de Slack, qui considérait que l’intégration de Teams dans la suite Microsoft 365 offrait un avantage concurrentiel injuste à ce logiciel de communication. Pour répondre aux préoccupations des régulateurs, Microsoft a décidé en 2023 de séparer Teams de sa suite logicielle.
Cette décision de découplage a été appliquée à l’échelle mondiale, permettant à Teams d’être proposé comme un produit autonome ou au sein de la suite 365. Cette mesure vise à assurer une concurrence plus équitable sur le marché des outils de collaboration en ligne.
Conditions imposées par l’Union européenne
Bien que Microsoft ait échappé à une amende, l’Union européenne a fixé certaines conditions pour clore l’enquête. Parmi celles-ci, l’entreprise doit établir une distinction de prix claire entre les abonnements incluant ou non Teams. Cela s’applique également aux abonnements avec ou sans l’outil Copilot, bien que ce dernier ne soit pas encore concerné par des exigences similaires.
Par ailleurs, Microsoft est tenu d’améliorer l’interopérabilité de Teams avec les logiciels de ses concurrents. Cette exigence vise à offrir à des solutions comme Slack une chance équitable de rivaliser au sein des entreprises utilisant largement l’écosystème Microsoft.
Une approche plus conciliante de l’UE
Sous la législature actuelle, l’Union européenne semble adopter une approche plus douce en matière de régulation. Teresa Ribera, commissaire européenne, privilégie une méthode moins punitive comparée à sa prédécesseure, Margrete Vestager. Cette évolution pourrait contribuer à apaiser les relations transatlantiques, notamment avec les États-Unis, souvent critiques des régulations européennes.
Cette approche pourrait également influencer d’autres géants technologiques comme Google, qui pourrait bénéficier d’un traitement similaire dans le cadre de ses propres enquêtes.
Contexte et implications pour Microsoft
Microsoft, fondée en 1975 par Bill Gates et Paul Allen, est l’une des entreprises technologiques les plus influentes au monde. La société a développé une large gamme de produits logiciels, dont le système d’exploitation Windows et la suite Office. Teams, lancé en 2017, est devenu un outil crucial pour les entreprises, surtout avec la montée du télétravail. Malgré la concurrence féroce de Slack et d’autres outils de collaboration, Teams a réussi à capturer une part de marché significative, en partie grâce à son intégration avec Microsoft 365.
En naviguant avec succès à travers cette enquête antitrust européenne, Microsoft démontre sa capacité à s’adapter aux régulations tout en continuant à dominer le secteur technologique.