Après l’affaire qui risque de faire disparaître TikTok aux États-Unis en 2025, la célèbre plateforme est à nouveau dans le collimateur des autorités américaines. Treize États, ainsi que le district de Columbia, ont lancé des poursuites accusant l’application d’aggraver la santé mentale des jeunes et de ne pas les protéger suffisamment. Cette action juridique souligne les préoccupations liées à l’addiction aux réseaux sociaux et les méthodes polémiques employées par TikTok pour capter l’attention de ses utilisateurs les plus jeunes.
TikTok accusé de nuire aux jeunes utilisateurs
Treize États américains, accompagnés du district de Columbia, ont déposé plainte contre TikTok. Ils accusent la plateforme de médias sociaux de nuire à la santé mentale des jeunes utilisateurs. TikTok est critiqué pour l’usage d’un algorithme conçu pour rendre les enfants dépendants au contenu en ligne, augmentant ainsi le temps passé sur l’application.
Selon les procureurs, TikTok serait délibérément addictif. L’algorithme pousserait les jeunes à consulter l’application plus fréquemment, les rendant vulnérables à des contenus pouvant nuire à leur bien-être mental. L’objectif serait d’exploiter la fragilité des plus jeunes pour augmenter les profits de l’entreprise, par le biais d’une augmentation de l’audience publicitaire. Une récente étude, qui s’intéressait à la santé mentale des jeunes femmes, montrait par exemple que ces dernières ressentaient une « insatisfaction corporelle » à force d’être exposé à des contenus montrant des femmes au physique mince, sportif…
Des mesures insuffisantes de modération selon les États
Les poursuites critiquent également la modération des contenus sur TikTok, la jugeant inefficace. Les autorités estiment que la plateforme ne protège pas assez ses jeunes utilisateurs contre des vidéos potentiellement nuisibles ou inappropriées. Cette modération insuffisante pourrait contribuer à l’aggravation des problèmes de santé mentale chez les jeunes, déjà très exposés aux dangers du numérique.
Selon le procureur général de Californie, Rob Bonta, TikTok cible délibérément les enfants, conscients qu’ils n’ont pas encore la maturité nécessaire pour gérer efficacement leur exposition à des contenus addictifs. Ce manque de protection est au cœur des accusations formulées contre l’entreprise.
La défense de TikTok face aux accusations
Face à ces accusations, TikTok a exprimé son désaccord. La société a déclaré que les affirmations faites par les États sont largement « inexactes et trompeuses ». Elle se dit déçue par l’initiative des autorités judiciaires, préférant une collaboration pour aborder les défis posés par l’industrie des réseaux sociaux. TikTok souligne que des efforts sont déjà déployés pour protéger ses utilisateurs, on se souvient notamment du feed STEM qui promeut du contenu éducatif, déployé aux États-Unis puis en Europe, mais ces arguments n’ont pas empêché le lancement des poursuites.
Un combat juridique de plus en plus complexe
Ces nouvelles plaintes viennent élargir le champ du contentieux juridique entre TikTok et les régulateurs américains. Au-delà de la simple protection des jeunes utilisateurs, cette bataille pose aussi la question du modèle économique des réseaux sociaux. De plus en plus de voix s’élèvent contre l’impact des plateformes sur la santé mentale, un sujet devenu un enjeu de société majeur.
La justice américaine pourrait exiger de nouvelles sanctions financières contre TikTok, si les accusations portées sont confirmées. Cela pourrait aussi servir de précédent pour d’autres actions contre les géants des réseaux sociaux, dont les pratiques sont de plus en plus scrutées par les régulateurs.