
À l’approche des Amazon Prime Day 2025, une annonce interne du PDG d’Amazon a attiré l’attention bien au-delà de l’entreprise. L’intelligence artificielle ne se contente plus de compléter le travail humain : elle commence à le redéfinir. Selon Andrew Jassy, l’automatisation de nombreuses tâches par l’IA pourrait conduire à une réduction des effectifs. Un changement de cap qui soulève des enjeux majeurs pour les millions d’employés du géant du e-commerce.
Réduction des effectifs : l’IA transforme l’emploi chez Amazon
Alors que Sam Altman, PDG d’OpenAI révélait récemment dans un podcast que Meta tentait de débaucher ses meilleurs talents IA, le PDG d’Amazon a récemment averti ses collaborateurs de tout autre chose : il expliquait que l’intelligence artificielle allait profondément bouleverser la structure de l’entreprise. Selon lui, l’automatisation croissante de tâches actuellement assurées par des humains entraînera une baisse du nombre de postes dans certains départements. Cette transition, amorcée par l’adoption de chatbots génératifs et d’agents autonomes, devrait se concrétiser dans les années à venir.
Amazon, qui emploie environ 1,5 million de personnes dans le monde, anticipe une évolution qui touchera en particulier les fonctions de bureau, comme le marketing ou l’ingénierie logicielle. Les agents d’IA, capables d’accomplir des missions sans supervision humaine, pourraient alléger la charge de travail dans ces secteurs et ainsi réduire le besoin de main-d’œuvre.
Des études indépendantes, notamment de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), confirment cette tendance. Selon l’OCDE et le Fonds monétaire international (FMI), les professions qualifiées comme le droit, la médecine ou la finance ne seront pas épargnées. Le FMI estime même que 60 % des emplois dans les économies avancées sont exposés à l’IA, dont la moitié pourrait être affectée.
L’IA modifie la nature du travail, mais ne le remplace pas entièrement
Andrew Jassy insiste sur le fait que l’IA ne supprime pas tous les emplois, mais en change la nature. Certaines fonctions verront leur charge réduite, tandis que d’autres exigeront de nouvelles compétences technologiques. L’automatisation se double donc d’un besoin de requalification.
Amazon prévoit de redéployer ses ressources vers des activités où les compétences humaines restent nécessaires, notamment dans l’entraînement et la supervision d’outils IA. Le travail ne disparaît pas, il se transforme, et ce mouvement concerne aussi bien les postes techniques que les fonctions de support.
Le message est clair : les postes les plus exposés sont ceux dont les tâches peuvent être facilement modélisées ou standardisées. À l’inverse, les métiers demandant une interprétation fine, une créativité ou une interaction humaine directe devraient être plus résilients face à la vague d’automatisation.
Se former à l’IA : une nécessité pour les employés
Face à ces changements, le dirigeant d’Amazon encourage vivement ses équipes à se former à l’intelligence artificielle. Il insiste sur l’importance d’acquérir une compréhension concrète de ces technologies pour pouvoir en tirer parti au sein de l’entreprise.
La société met en place des programmes pour accompagner cette montée en compétences, visant à rendre les collaborateurs acteurs de la transformation numérique. Jassy insiste sur la nécessité pour les employés d’être curieux et proactifs dans leur apprentissage, car ceux qui s’adapteront auront un rôle central dans les futurs projets de l’entreprise.
Le PDG évoque un avenir proche où des milliards d’agents IA seront intégrés dans la vie quotidienne. Ces assistants automatisés pourront prendre en charge des tâches aussi variées que les achats, les déplacements ou encore des missions professionnelles spécifiques. Pour que cette évolution bénéficie à l’ensemble de l’entreprise, l’implication des employés reste indispensable.
Amazon : une entreprise en transition vers l’intelligence artificielle
Malgré une récente série de licenciements en 2024, Amazon continue d’adapter sa stratégie de croissance. Après une période d’expansion rapide, marquée notamment par plus de 500 000 recrutements en 2020, l’entreprise se prépare désormais à une nouvelle phase, dominée par l’efficacité technologique plutôt que par l’accroissement des effectifs.
Cette transition reflète une réalité plus large dans le monde du travail, où l’intelligence artificielle redéfinit les équilibres entre automatisation et valeur ajoutée humaine. Chez Amazon, comme dans d’autres grandes entreprises technologiques, l’adaptation des compétences internes devient une condition indispensable pour faire face à cette nouvelle ère.