
Dans une course effrénée à la domination de l’intelligence artificielle, Meta multiplie les investissements et les initiatives pour rattraper son retard. Malgré des offres mirobolantes faites à des ingénieurs d’OpenAI, aucune recrue stratégique n’a encore cédé à l’appel de Mark Zuckerberg. Un épisode révélateur de la tension qui règne dans le secteur technologique autour de l’IA générative.
Meta et l’intelligence artificielle : une ambition contrariée
Meta, maison mère de Facebook, connaît une période de frustration technologique. Ses modèles d’intelligence artificielle comme Llama 4 peinent à rivaliser avec ceux de ses concurrents comme OpenAI, Google ou Anthropic. Conséquence directe : l’entreprise a préféré retarder le lancement de ses modèles les plus récents, dans l’attente d’améliorations concrètes.
Pour accélérer sa montée en puissance dans le domaine, Mark Zuckerberg a constitué une équipe dédiée à la superintelligence. Ce groupe est chargé de développer des technologies IA de pointe capables de concurrencer, voire dépasser, les leaders actuels. Pour cela, Meta ne ménage pas ses efforts ni ses moyens financiers.
Des primes à 9 chiffres pour recruter chez OpenAI
Selon Sam Altman, directeur général d’OpenAI, Meta aurait approché un grand nombre de ses collaborateurs avec des primes à la signature pouvant atteindre 100 millions de dollars. À cela s’ajoutent des propositions de salaires annuels encore plus élevés, selon les révélations faites dans le podcast « Uncapped ».
Cette stratégie d’agressivité salariale vise à débaucher les talents les plus influents du secteur. Pourtant, ces tentatives n’ont abouti à aucun transfert jusqu’ici. Les ingénieurs ciblés semblent préférer rester au sein d’OpenAI, où l’esprit d’innovation et l’autonomie de recherche priment sur la rémunération.
14 milliards injectés dans Scale AI, une pièce maîtresse du plan Meta
Outre le recrutement direct, Meta a investi 14 milliards de dollars dans Scale AI, une start-up spécialisée dans la labellisation de données, indispensable à l’entraînement des modèles d’IA. Cette entreprise, fondée par Alexandr Wang, devient ainsi un acteur clé de la stratégie de Meta.
En plus de ce soutien financier, Meta a intégré plusieurs ingénieurs de Scale AI à ses propres équipes, tout en confiant à Wang la direction de sa nouvelle division IA. Cette manœuvre structurelle marque une volonté claire de bâtir un écosystème technologique interne, en misant sur des expertises déjà établies.
Un modèle critiqué : copier OpenAI n’est pas innover
Sam Altman reste sceptique quant à la pertinence de cette approche. Pour lui, la stratégie de Meta pourrait avoir un effet pervers : détourner l’attention des chercheurs de l’essentiel, à savoir le travail de fond et l’innovation. Il estime que des compensations trop généreuses risquent de créer un environnement moins propice à la créativité.
Il pointe également le danger de vouloir simplement imiter les leaders existants plutôt que de développer une identité propre. D’après lui, chercher à « copier OpenAI » est voué à l’échec, car cela revient à courir après des objectifs déjà atteints par d’autres, sans construire une culture interne tournée vers l’invention et l’expérimentation.
OpenAI : un modèle convoité, mais difficile à reproduire
Depuis le lancement de ChatGPT, OpenAI s’est imposée comme une référence mondiale en matière d’intelligence artificielle. L’entreprise connaît une croissance rapide et figure parmi les start-up les mieux valorisées au monde, avec un chiffre d’affaires récemment qualifié de record.
Ce succès repose sur un écosystème interne solide, une forte culture d’innovation et une vision de long terme. Autant d’éléments que l’argent seul ne suffit pas à reproduire. La fidélité de ses talents semble être l’un des meilleurs atouts d’OpenAI face aux tentatives de séduction des géants de la tech.