Un partenariat stratégique entre les Émirats arabes unis et les États-Unis prévoit la création du plus vaste campus dédié à l’intelligence artificielle en dehors du territoire américain. Ce projet marque une évolution dans les relations technologiques bilatérales et illustre une nouvelle approche de sécurité et d’innovation numérique dans le Golfe.
Le projet d’un campus IA aux Émirats arabes unis
Le futur campus, situé à Abu Dhabi, s’étendra sur 25,9 kilomètres carrés et offrira une capacité énergétique de 5 gigawatts destinée aux centres de données spécialisés en intelligence artificielle. Cette infrastructure est présentée comme étant plus vaste que tout autre projet similaire annoncé jusqu’à présent dans le monde.
Ce site sera construit par G42, une entreprise publique d’Abu Dhabi. Toutefois, conformément à l’accord, ce sont des entreprises américaines qui assureront l’exploitation des centres de données et proposeront des services cloud gérés par les États-Unis dans toute la région.
Accès élargi aux puces IA américaines
Dans le cadre de cet accord, les Émirats arabes unis pourront importer jusqu’à 500 000 puces IA avancées de Nvidia par an à partir de 2025. Ces composants sont essentiels pour le développement de technologies d’apprentissage automatique et d’infrastructures cloud performantes.
Jusqu’à récemment, des restrictions sur l’exportation de ces puces vers les Émirats étaient en place en raison des préoccupations américaines concernant l’accès potentiel de la Chine à ces technologies via des partenaires tiers. Le nouvel accord reflète un changement d’approche et la mise en place de mécanismes de contrôle plus stricts, notamment la gestion des centres de données par des entreprises américaines.
Des engagements bilatéraux renforcés
Le partenariat comprend des engagements mutuels concernant la sécurité des technologies et la conformité réglementaire. Les Émirats se sont engagés à aligner davantage leurs règles de sécurité nationale sur celles des États-Unis et à investir dans des centres de données américains d’envergure comparable à ceux installés à Abu Dhabi.
Ce cadre technologique inclut également des projets impliquant des entreprises comme Qualcomm et Amazon Web Services. Qualcomm participe au développement d’un centre d’ingénierie lié à l’IA, tandis qu’Amazon collaborera avec des partenaires locaux sur la cybersécurité et la promotion de l’adoption du cloud.
Une nouvelle dynamique dans les relations géopolitiques
Ce rapprochement technologique entre les Émirats arabes unis et les États-Unis intervient dans un contexte de réajustement stratégique. L’accord marque un tournant par rapport à la période précédente, durant laquelle les liens des Émirats avec la Chine limitaient leur accès aux technologies américaines avancées.
La nouvelle orientation reflète la volonté d’équilibrer les relations entre les grandes puissances tout en sécurisant des partenariats technologiques cruciaux. Le retrait progressif de matériel chinois par G42 et la cession d’investissements chinois montrent un alignement accru avec les exigences américaines en matière de sécurité technologique.
Des projets ambitieux autour de l’innovation en IA dans le Golfe
Les Émirats arabes unis poursuivent leur ambition de devenir un acteur majeur dans le domaine de l’intelligence artificielle. Le lancement de ce campus s’inscrit dans une stratégie plus large d’investissements dans les technologies émergentes, en collaboration avec des entreprises comme OpenAI, xAI et Microsoft.
Ce développement pourrait renforcer la position des Émirats dans la région en tant que hub technologique, tout en respectant les normes de sécurité et les standards américains, en particulier dans les domaines du calcul haute performance, du cloud et de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs.