Décidément, la situation de TikTok aux États-Unis se complexifie de jours en jours. En effet, une récente plainte déposée par l’état de l’Utah révèle des accusations accablantes contre TikTok, affirmant que la plateforme vidéo a sciemment permis des pratiques exploitant des enfants via ses livestreams. Ces révélations, basées sur des documents internes non censurés, alarment quant à la sécurité des jeunes utilisateurs et aux pratiques de l’entreprise. Découvrez les détails troublants de cette affaire qui secoue l’univers des réseaux sociaux.
Les livestreams TikTok utilisés pour de l’exploitation de mineurs ?
Selon la plainte déposée par l’État de l’Utah, TikTok aurait été conscient des risques que posaient ses livestreams pour les mineurs, mais aurait choisi de fermer les yeux en raison des profits importants générés par cette fonctionnalité. Ces accusations s’appuient sur des communications internes de l’entreprise et des rapports de conformité récemment dévoilés.
L’enquête baptisée « Project Meramec » a révélé qu’en 2022, des centaines de milliers de mineurs âgés de 13 à 15 ans contournaient les restrictions d’âge pour accéder aux livestreams. Ces jeunes auraient ensuite été approchés par des adultes pour effectuer des actes sexuels explicites en échange de « cadeaux virtuels ». Ce mécanisme soulève des questions graves sur la protection des enfants dans l’univers numérique.
Le rôle des livestreams dans de nombreuses activités criminelles
Une autre enquête interne, « Project Jupiter », menée en 2021, a dévoilé que les livestreams de TikTok étaient utilisés pour des activités criminelles variées. Parmi ces activités figuraient le blanchiment d’argent, le trafic de drogues et même le financement d’organisations terroristes. Cela met en lumière les failles de la plateforme dans la gestion des contenus en direct et l’absence de mesures de sécurité efficaces.
En décembre 2023, une étude interne de TikTok a également documenté les risques élevés pour les mineurs sur la fonctionnalité Live, qualifiant la situation de « cruelle ». Ces conclusions pointent un échec à protéger les jeunes utilisateurs malgré les alertes répétées.
La réponse de TikTok : ces documents internes sont sortis de leur contexte
Face à ces accusations, TikTok a défendu son engagement envers la sécurité de sa communauté. Un porte-parole de l’entreprise a affirmé que la plainte de l’Utah s’appuyait sur des documents « sortis de leur contexte » et ne reflétait pas les efforts déployés pour garantir un environnement sûr pour les utilisateurs.
TikTok affirme avoir mis en place plusieurs mesures de sécurité proactives, bien que ces efforts semblent insuffisants aux yeux des plaignants. L’entreprise a également exprimé ses préoccupations quant à la divulgation de certains documents internes, invoquant le risque de fournir un « mode d’emploi » aux acteurs malveillants pour exploiter la plateforme.
Les implications judiciaires et politiques
Ce procès s’inscrit dans un contexte plus large de méfiance envers TikTok aux États-Unis. En avril dernier, le président Joe Biden a signé une loi autorisant une interdiction de l’application en raison des inquiétudes sur la collecte de données par ByteDance, la maison-mère chinoise de TikTok. Cette interdiction pourrait entrer en vigueur dès le 19 janvier 2025, sauf si ByteDance cède TikTok à un propriétaire américain.
Le 10 janvier 2025, la Cour suprême américaine doit examiner une demande visant à suspendre cette interdiction. Une décision rapide est attendue, qui pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir de la plateforme.
Des efforts conjoints pour protéger les jeunes
Outre l’Utah, une coalition bipartisane de 13 États américains et de Washington DC, a également intenté des actions en justice contre TikTok, l’accusant d’addiction des jeunes à l’application et d’exploitation des enfants. Le procureur général de l’Utah, Sean Reyes, a déclaré : « Les réseaux sociaux sont trop souvent utilisés pour exploiter la jeunesse américaine ».