Après l’affaire de l’interdiction de TikTok aux États-Unis, une nouvelle sanction frappe TikTok : l’Italie lui inflige une amende de 10 millions d’euros pour avoir laissé se propager un défi dangereux, menaçant la sécurité des utilisateurs, en particulier des mineurs. Cette décision intervient dans un contexte international tendu pour la plate-forme chinoise.
Le défi de la cicatrice et la responsabilité de TikTok
Apparu il y a environ un an, le défi de la cicatrice a récemment conduit TikTok à faire face à des répercussions financières en Italie. L’autorité de la concurrence du pays, l’AGCM, a sanctionné la plate-forme pour avoir permis la diffusion de vidéos potentiellement préjudiciables à la sécurité des utilisateurs, en particulier des mineurs. Cette amende de 10 millions d’euros est le résultat d’une enquête ouverte il y a un an, mettant en lumière la viralité de ce challenge dangereux.
L’AGCM a souligné que TikTok n’a pas pris les mesures appropriées pour empêcher la propagation de contenus dangereux, enfreignant ainsi ses propres directives. Parmi ces contenus, le défi de la cicatrice, qui incitait les utilisateurs à se pincer très fort la joue pour faire apparaître une marque, a été particulièrement mis en avant. Selon l’AGCM, TikTok n’a pas pleinement respecté ses lignes directrices, malgré une tendance observable chez les adolescents à imiter les comportements de groupe.
Le modèle économique et l’algo TikTok rendrait addict les utilisateurs
Outre la responsabilité dans la propagation de contenus dangereux, le modèle économique de TikTok est également mis en cause. L’AGCM a souligné que le profilage et l’algorithme de recommandation favorisent la viralité de certains contenus, conditionnant ainsi excessivement les utilisateurs à utiliser la plate-forme de manière répétée, et à les rendre « addict ». Cette critique s’ajoute à celle de la société chinoise, qui fait face à une pression croissante dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, en raison de préoccupations liées à la sécurité des données et à l’espionnage.
L’amende infligée par l’Italie sera répartie entre plusieurs entités de TikTok, y compris des filiales en Irlande, au Royaume-Uni et en Italie. Cette sanction a suscité une réaction de la part de la plate-forme chinoise, affirmant son désaccord avec la décision, sans préciser si un appel serait envisagé. Malgré cela, TikTok a reconnu que les contenus liés au défi de la cicatrice étaient peu populaires au moment de l’enquête, mais cela n’a pas empêché l’AGCM d’imposer une amende conséquente.
L’Italie, active sur la protection des citoyens face aux mastodontes Tech
L’Italie est très active en matière de protection de sa population contre les méfaits des acteurs de la sphère Tech : récemment, l’Italie a également récemment épinglé OpenAI sur leur exploitation des données dans le cadre de l’IA générative vidéo Sora. Dans le cas présent, la décision de l’Italie de sanctionner TikTok soulève des questions sur la responsabilité des plateformes sociales dans la protection des utilisateurs, en particulier des mineurs, contre les contenus dangereux. Cette affaire pourrait également encourager d’autres autorités réglementaires à examiner de près les politiques de modération et les pratiques commerciales des grandes plateformes numériques.
En attendant, TikTok devra probablement intensifier ses efforts pour garantir la sécurité de ses utilisateurs et éviter de nouvelles sanctions dans d’autres pays. Cette affaire met en lumière les défis auxquels sont confrontées les entreprises technologiques dans un paysage réglementaire de plus en plus strict et réactif aux préoccupations du public.