Meta est sur le point de recevoir une amende antitrust de l’Union européenne pour avoir associé son service de petites annonces Marketplace à son réseau social Facebook. Cette décision, qui intervient après plus d’un an et demi d’enquête, pourrait représenter un tournant majeur pour le géant technologique.
Les accusations de la Commission européenne
Après l’affaire du « Pay or Okay« , cette fois-ci, c’est la place de marché qui est la cause de soucis entre Facebook et l’Europe. La Commission européenne accuse Meta de donner un avantage déloyal à son service de petites annonces, Facebook Marketplace, en le liant directement à Facebook. Cette intégration forcée aurait permis à Meta de renforcer sa position dominante sur le marché des petites annonces en ligne, au détriment des services concurrents.
Selon les sources proches du dossier, l’UE reproche également à Meta d’imposer des conditions commerciales injustes aux services concurrents qui souhaitent faire de la publicité sur Facebook ou Instagram. Ces pratiques auraient empêché une concurrence équitable et auraient nui à l’innovation sur le marché.
Les conséquences financières et décision imminente
Meta pourrait faire face à une amende pouvant atteindre 13,4 milliards de dollars, soit 10 % de son chiffre d’affaires mondial en 2023. Bien que les sanctions de l’UE soient généralement inférieures à ce plafond, une telle amende représenterait un coup sévère pour l’entreprise.
La décision de la Commission est attendue pour septembre ou octobre 2024, avant le départ de Margrethe Vestager, actuelle chef du service antitrust de l’UE. Cependant, le calendrier pourrait encore évoluer en fonction des derniers développements de l’affaire.
Les réactions de Meta et tentatives de règlement
Face à ces accusations, Meta maintient que les affirmations de la Commission européenne sont infondées. Matt Pollard, porte-parole de l’entreprise, a déclaré que Meta continue de coopérer avec les autorités pour démontrer que l’innovation de ses produits favorise la concurrence et les consommateurs.
L’année dernière, Meta a tenté de régler l’enquête en limitant l’utilisation des données publicitaires de ses concurrents pour Facebook Marketplace, mais cette proposition a été rejetée par l’UE. Une offre similaire avait pourtant été acceptée par le régulateur britannique de la concurrence.
En parallèle, Meta est également accusé de ne pas se conformer aux nouvelles règles technologiques de l’UE en raison de son modèle publicitaire payant ou consensuel lancé en novembre dernier. Ces multiples accusations mettent en lumière les défis réglementaires croissants auxquels l’entreprise est confrontée en Europe.