Après TikTok, poursuivi par 13 états américains, c’est au tour de la société mère de Facebook, Meta, est confrontée à une série de procès intentés par plusieurs États américains, l’accusant de favoriser des problèmes de santé mentale chez les adolescents via ses plateformes Facebook et Instagram. Une décision récente d’un juge fédéral en Californie ouvre la voie à une enquête approfondie sur ces accusations, marquant une étape clé dans cette affaire.
Les États américains accusent Meta d’alimenter l’addiction aux réseaux sociaux chez les adolescents
Des poursuites judiciaires ont été déposées contre Meta par plus de 30 États américains, dont la Californie et New York. Ces États reprochent à la société d’avoir conçu des algorithmes rendant ses plateformes, notamment Facebook et Instagram, addictives pour les adolescents, ce qui contribuerait à la détérioration de leur santé mentale. Les autorités étatiques estiment que ces plateformes sont à l’origine de problèmes d’anxiété, de dépression et de troubles de l’image corporelle chez les jeunes.
Une des plaintes les plus marquantes concerne la conception intentionnelle de fonctionnalités conçues pour accrocher les utilisateurs adolescents. Ces plaintes accusent Meta de négliger les risques connus que ces plateformes présentent pour la santé mentale des adolescents. On se souvient d’ailleurs que l’état de Floride a même prévu d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 14 ans, c’est dire si les États-Unis multiplient les initiatives pour protéger les adolescents des méfaits que représentent les réseaux sociaux.
La décision du juge fédéral et ses implications pour Meta
Le juge Yvonne Gonzalez Rogers, du tribunal de district des États-Unis à Oakland, a rejeté la tentative de Meta de faire annuler les accusations portées par les États. Bien que la société ait réussi à obtenir une limitation de certaines de ces accusations, grâce à la protection partielle de la Section 230, la juge a estimé que les États avaient fourni suffisamment de preuves pour continuer l’examen de l’affaire.
Cette décision n’est pas définitive mais elle permet aux États et à d’autres plaignants de continuer à recueillir des preuves contre Meta et potentiellement d’aller jusqu’au procès. Cela marque une étape importante dans la procédure judiciaire, ouvrant la voie à une analyse approfondie des pratiques de Meta concernant la gestion des jeunes utilisateurs de ses plateformes.
Les autres entreprises de réseaux sociaux également mises en cause
En plus de Meta, d’autres géants des réseaux sociaux comme TikTok, mais aussi YouTube et SnapChat sont également impliqués dans des procès similaires. Cependant, ces entreprises ne sont pas directement visées par les États dans cette affaire, mais elles font face à des actions de la part de particuliers concernant des préjudices similaires causés par leurs plateformes. Toutes ces entreprises ont nié les allégations, affirmant qu’elles prennent des mesures pour garantir une utilisation plus saine de leurs services par les jeunes.
Quelles conséquences potentielles pour Meta ?
Les États impliqués dans ces poursuites cherchent à obtenir des décisions judiciaires visant à mettre fin aux pratiques commerciales jugées illégales par Meta, ainsi que des dommages et intérêts dont le montant n’a pas encore été précisé. Ces actions s’inscrivent dans un mouvement plus large, avec des centaines de procès intentés par des plaignants divers qui accusent les entreprises de réseaux sociaux de ne pas avoir averti les utilisateurs des dangers que leurs plateformes posent pour la santé mentale.
Si ces procès aboutissent, les entreprises technologiques, y compris Meta, pourraient être tenues de réviser leurs pratiques et de renforcer les mesures de protection pour les jeunes utilisateurs. Meta a déjà lancé des outils, comme les « comptes pour adolescents » sur Instagram, visant à offrir une expérience plus sécurisée. Cependant, pour les États et les plaignants, ces efforts sont jugés insuffisants face aux impacts observés.