26 hôteliers français se sont unis pour mener une action judiciaire contre Airbnb, 2ème acteur de l’e-tourisme en France derrière Booking.com et devant SNFC.connect, accusant la plateforme de pratiques anticoncurrentielles et de perturber le marché locatif. Ils réclament une indemnisation de 9,2 millions d’euros. Découvrez les enjeux de cette confrontation juridique.
Les accusations portées contre Airbnb
Les plaignants dénoncent une concurrence déloyale et une communication agressive de la part d’Airbnb, adepte des techniques de growth hacking. Ils soulignent plusieurs manquements administratifs, légaux et réglementaires de la plateforme, notamment l’absence de numéro d’enregistrement dans certaines communes, le non-paiement de la taxe de séjour et la publication d’annonces dépassant les 120 jours de location pour les résidences principales.
Véronique Siegel, gestionnaire de deux établissements et présidente de l’UMIH pour le secteur hôtellerie, insiste sur le fait qu’Airbnb doit assumer ses responsabilités en tant qu’éditeur de contenu. Elle affirme : « Airbnb est responsable des contenus qu’il diffuse et doit vérifier que les loueurs respectent les réglementations locales. »
Les impacts sur le marché locatif et le tourisme
Les hôteliers affirment que les pratiques d’Airbnb créent un préjudice en favorisant un marché locatif non réglementé, amplifiant ainsi la crise du logement. Selon eux, certaines zones touristiques se désertifient, transformant des quartiers résidentiels en zones commerciales, ce qui est néfaste pour le tourisme à long terme.
Véronique Siegel explique que la situation actuelle empêche même les professionnels de l’hôtellerie de loger leurs employés, notamment les saisonniers, dans ces zones très touristiques. Elle ajoute que cette spéculation immobilière conduit à des villes qui ressemblent à des parcs d’attractions à ciel ouvert, ce que ni les habitants ni les touristes ne souhaitent. De manière générale, les acteurs du tourisme subissent de nombreuses perturbations notamment leur visibilité sur Google, qui génèrent des inquiétudes quant à leur avenir.
La réponse d’Airbnb
Airbnb a réagi en déclarant que cette action judiciaire s’inscrit dans une série de tentatives infructueuses menées par des lobbies hôteliers. La plateforme souligne qu’elle permet à de nombreuses familles de générer des revenus supplémentaires et aux communes de percevoir des taxes de séjour conséquentes.
Airbnb affirme se conformer à toutes ses obligations et envisage de contre-attaquer en justice si cette action nuit à son activité ou à celle de ses hôtes. Une audience publique est prévue le 6 septembre 2024 devant le tribunal de commerce de Lisieux.