
Un groupe de médias allemand a récemment déposé une plainte auprès des autorités européennes de la concurrence, dénonçant la nouvelle politique anti-spam de Google. Cette démarche soulève des questions sur l’équilibre du pouvoir en ligne et l’impact des règles imposées par les grandes plateformes numériques sur les éditeurs européens.
Politique anti-spam de Google : une mesure ciblant le parasite SEO
Depuis mars 2023, Google applique une politique contre l’abus de réputation de site, également appelée « parasite SEO« . Cette stratégie vise les pratiques de référencement abusives où des contenus tiers sont publiés sur des sites réputés pour bénéficier de leur autorité aux yeux du moteur de recherche.
Selon Google, cette politique répond aux attentes des utilisateurs qui déplorent une mauvaise expérience de recherche due à ces pratiques. L’entreprise affirme que la mise en œuvre repose sur un processus de révision rigoureux, incluant une procédure de réexamen pour les sites concernés.
Plainte déposée par une entreprise médiatique allemande
La société allemande ActMeraki, anciennement Meraki Group GmbH, a adressé une plainte officielle à la Commission européenne, estimant que cette politique pénalise injustement certains sites. L’entreprise demande une intervention rapide des autorités pour contrer ce qu’elle considère comme une pratique anticoncurrentielle.
ActMeraki souligne que Google établirait unilatéralement les règles du commerce en ligne, en favorisant ses propres services au détriment de concurrents qui se verraient privés de visibilité sur le moteur de recherche.
Une contestation soutenue par plusieurs organisations européennes
La plainte d’ActMeraki s’inscrit dans un mouvement plus large porté par les éditeurs européens. Le Conseil européen des éditeurs, l’Association européenne des éditeurs de journaux et l’Association européenne des médias magazine ont adressé une lettre commune aux régulateurs, appelant à une action réglementaire coordonnée.
Ces organisations dénoncent le manque de transparence dans les sanctions manuelles appliquées par Google, ainsi que l’incohérence des critères utilisés pour pénaliser les sites collaborant avec des fournisseurs de contenu tiers. Elles affirment que ces décisions ont entraîné une baisse marquée du trafic et des revenus pour de nombreux médias en Europe.
Des conséquences visibles dans plusieurs pays européens
Depuis la mise en application renforcée de cette politique en janvier, des médias en France, en Allemagne, en Italie, en Pologne et en Espagne signalent une dégradation importante de leur classement dans les résultats de recherche. Cette chute de visibilité en ligne affecte directement leur audience et leur modèle économique.
La Commission européenne, chargée de faire respecter la concurrence dans l’Union européenne, n’a pas encore répondu aux sollicitations concernant cette affaire.