
Face à l’augmentation des arrêts maladie, le mi-temps thérapeutique s’impose comme une solution de plus en plus prisée pour une reprise progressive du travail. En 2023, près de 220 000 salariés en ont bénéficié, marquant une hausse considérable par rapport aux années précédentes. Pourquoi un tel engouement ? Quels sont les impacts financiers pour l’Assurance maladie ? Voici un décryptage complet.
Le mi-temps thérapeutique, une reprise progressive du travail
Le temps partiel thérapeutique, plus communément appelé mi-temps thérapeutique, permet aux salariés en arrêt maladie de reprendre leur activité à temps réduit tout en continuant de percevoir des indemnités journalières. Loin de se limiter à un mi-temps strict, ce dispositif peut couvrir entre 50% et 90% du temps de travail habituel.
Ce mécanisme offre un double avantage : le salarié retrouve progressivement son emploi sans risque d’épuisement, tandis que l’entreprise bénéficie du maintien de compétences essentielles.
Une augmentation constante du nombre de bénéficiaires
Le recours au mi-temps thérapeutique a connu une forte croissance ces dernières années. En 2019, environ 162 000 salariés en bénéficiaient, un chiffre qui a grimpé à 220 000 en 2023.
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse. D’une part, la crise sanitaire a accéléré le recours au télétravail, facilitant ainsi la mise en place de ce dispositif pour les emplois de bureau. D’autre part, des assouplissements réglementaires ont progressivement rendu le mi-temps thérapeutique plus accessible.
Un coût en hausse pour l’Assurance maladie
Avec l’augmentation du nombre de bénéficiaires, les dépenses associées au mi-temps thérapeutique ont fortement progressé. En 2023, elles s’élevaient à 792,9 millions d’euros, contre 514,7 millions en 2019. Cette hausse représente une augmentation de 54% en quatre ans, avec un rythme annuel moyen de 11,4%.
Malgré cette progression, ces dépenses restent marginales par rapport au montant total des indemnités journalières, qui atteignaient 10,2 milliards d’euros en 2023. Le mi-temps thérapeutique ne représente que 7,8% de cette enveloppe.
Un levier potentiel pour réduire le déficit de la Sécurité sociale
Alors que le déficit de la Sécurité sociale demeure une préoccupation, le mi-temps thérapeutique pourrait jouer un rôle dans sa réduction. Le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), Thomas Fâtome, prône une extension de ce dispositif afin de limiter les arrêts longue durée.
La Cnam envisage ainsi de contacter les assurés en arrêt depuis plus de dix-huit mois pour évaluer leur situation et envisager une reprise progressive lorsque cela est possible. Cette approche pourrait permettre de réduire le coût des arrêts maladie prolongés tout en favorisant le retour à l’emploi.
Le mi-temps thérapeutique s’affirme ainsi comme un dispositif en plein essor, offrant une alternative viable entre arrêt maladie total et reprise à plein temps. Son développement pourrait, à terme, constituer un atout pour la gestion des dépenses de santé tout en améliorant la qualité de vie des salariés convalescents.