Amazon, qui avait dernièrement annoncé un investissement colossal en data-centers pour l’Arabie Saoudite, a récemment franchi une nouvelle étape vers la transition énergétique de ses infrastructures en signant plusieurs accords pour la construction de mini-réacteurs nucléaires. Après Google, c’est désormais le géant de l’e-commerce qui s’engage dans cette voie pour alimenter ses data centers, avec un objectif clair : sécuriser son approvisionnement énergétique tout en réduisant les coûts. Retour sur cette initiative qui marque un tournant dans l’approche énergétique des grandes entreprises technologiques.
Amazon mise sur les mini-réacteurs nucléaires pour ses besoins énergétiques
Le 16 octobre 2024, Amazon a officialisé la signature de trois nouveaux accords avec des sociétés énergétiques américaines. Ces partenariats visent à couvrir une partie importante de ses besoins en électricité par l’utilisation de petits réacteurs modulaires (SMR). Ces réacteurs, avec une puissance de 25 à 300 mégawatts par unité, sont plus petits que les réacteurs classiques, mais ils offrent des avantages non négligeables. Grâce à leur construction en usine et leur assemblage sur site, ils permettent de réduire les coûts de production et d’exploitation.
Les SMR représentent une avancée majeure pour des entreprises comme Amazon, qui cherchent à répondre à une demande énergétique croissante tout en s’inscrivant dans une démarche plus durable. Leurs installations, plus flexibles et économiques, s’adaptent parfaitement aux besoins spécifiques des data centers.
Partenariat stratégique avec X-Energy pour développer les SMR
Dans le cadre de cette initiative, Amazon collabore avec Energy Northwest, une société publique présente dans l’État de Washington. Ce partenariat inclut la construction de quatre mini-réacteurs, qui devraient produire un total de 320 mégawatts dans un premier temps. Cette capacité pourra être triplée par la suite, couvrant ainsi les besoins énergétiques équivalents à 770 000 foyers aux États-Unis.
De plus, Amazon a annoncé un investissement dans la start-up X-Energy, qui travaille sur un réacteur nucléaire avancé baptisé Xe-100. Cet investissement fait partie de la série C de financement de la jeune entreprise, un projet évalué à 500 millions de dollars. En collaborant avec X-Energy, Amazon montre sa volonté de participer activement au développement de technologies nucléaires innovantes pour assurer un approvisionnement énergétique fiable et durable.
Un projet étendu à la côte Est américaine
Amazon ne limite pas ses ambitions à la côte Ouest. En Virginie, l’entreprise a signé un accord avec Dominion Energy, une société spécialisée dans la production et la distribution d’électricité. Ce partenariat devrait fournir au moins 300 mégawatts pour soutenir les besoins énergétiques d’Amazon dans cette région.
En Pennsylvanie, Amazon a déjà entamé la construction d’un gigantesque data center adossé à une centrale nucléaire, confirmant ainsi son engagement à s’appuyer sur une énergie fiable et de long terme pour ses infrastructures. Ces projets témoignent d’une stratégie énergétique d’envergure nationale pour le géant technologique.
Amazon et les énergies renouvelables : des ambitions contestées
En plus de ses projets dans le nucléaire, Amazon avait précédemment annoncé que 100% de l’électricité utilisée pour ses opérations provenait ou était compensée par des énergies renouvelables. L’entreprise a en effet investi dans 500 projets éoliens et solaires à travers le monde. Toutefois, cette déclaration a été critiquée par certains employés, qui estiment que seulement 22% de l’énergie utilisée par Amazon aux États-Unis serait réellement issue de sources renouvelables.
Amazon, comme d’autres grandes entreprises, utilise des certificats d’énergie renouvelable, similaires aux crédits carbone, pour financer la construction de nouvelles installations vertes. Ce mécanisme lui permet de compenser une partie de ses émissions, mais reste sujet à controverse quant à son impact réel.
Google et Microsoft adoptent des stratégies énergétiques similaires
Amazon n’est pas seul dans cette démarche. Google a également récemment annoncé son intention de construire des mini-réacteurs nucléaires en collaboration avec la start-up Kairos Power. Ce projet vise une production totale de 500 mégawatts d’ici 2035, soulignant la convergence des grands acteurs technologiques vers des solutions énergétiques innovantes.
De son côté, Microsoft, qui avait fait du bruit lors du lancement de son projet de data-center sous-marin, a opté pour une approche différente en décidant de remettre en service un réacteur de la célèbre centrale de Three Mile Island en partenariat avec Constellation Energy. Cette initiative, tout comme celle d’Amazon et de Google, illustre une tendance globale dans l’industrie technologique à diversifier les sources d’énergie afin de sécuriser leur avenir.