On se souvient de l’IA « généreuse » d’Air Canada, mais le candidat politique IA qui se présente pour le rôle de maire… c’est plutôt original. En effet, à Cheyenne, une ville américaine de 65 000 habitants, une initiative singulière a vu le jour : un chatbot développé par Victor Miller s’est porté candidat aux prochaines élections municipales. Cette démarche, bien que novatrice, rencontre l’opposition d’OpenAI, l’entité derrière la technologie utilisée par cette IA. Découvrons ensemble les détails de cette actualité insolite.
Un chatbot en lice pour la mairie : entre innovation et opposition
Victor Miller, 42 ans, a créé un chatbot nommé VIC, acronyme de « Virtual Integrated Citizen » ou « citoyen virtuel intégré » en français. Ce robot conversationnel, élaboré grâce à la technologie d’OpenAI, a été présenté comme candidat à la mairie de Cheyenne, Wyoming. Miller affirme que VIC est capable de prendre des décisions politiques impartiales, sans allégeance partisane, et qu’il pourrait grandement « aider la municipalité« . Cependant, cette initiative originale n’est pas sans problématiques.
OpenAI a rapidement réagi en restreignant l’accès de Miller à ses outils. La firme californienne a invoqué une violation de ses politiques, arguant qu’elle ne souhaite pas que ses technologies soient utilisées à des fins politiques. Cette décision a mis un frein temporaire à la campagne de VIC, mais n’a pas découragé son créateur.
Les réactions mènent à un débat juridique et politique
Chuck Gray, le secrétaire d’État du Wyoming, s’est intéressé à cette candidature atypique. Il a souligné que, selon la législation en vigueur, un robot IA ne peut pas être considéré comme un électeur qualifié, une condition indispensable pour participer à une élection. Cette déclaration pose une question fondamentale sur la place des intelligences artificielles dans le processus démocratique et soulève des enjeux juridiques complexes.
Malgré ces obstacles, Victor Miller reste déterminé. Bien qu’OpenAI, dont les rumeurs récentes parlaient d’un projet de moteur de recherche à la ChatGPT, ait restreint l’utilisation de VIC, Miller compte utiliser son propre compte ChatGPT pour continuer à promouvoir son chatbot. Il envisage même d’organiser une session de questions-réponses en direct, où les électeurs pourront interagir avec VIC via un microphone dans une bibliothèque de la ville, transformant ainsi cette campagne en une expérience participative inédite.
L’IA en politique, une tendance mondiale ?
Cette initiative n’est pas isolée. Au Royaume-Uni, Steve Endacott, directeur de l’entreprise Neural Voice, a également tenté une expérience similaire. Il a mise en place une IA nommée Steve sur un site web dédié, permettant aux électeurs de poser des questions par le biais de la voix. Cependant, cette IA ne fonctionne plus avec ChatGPT en raison des restrictions imposées par OpenAI.
On vous parlait il y a quelques temps de l’impact de l’IA sur les droits d’auteurs… Aujourd’hui, ces expériences citoyennes, bien que controversées, ouvrent le débat sur l’usage des intelligences artificielles dans le domaine politique. Elles interrogent sur la capacité de ces technologies à représenter les citoyens et à prendre des décisions politiques impartiales. Ce sujet, à la croisée de la technologie et de l’éthique, est destiné à susciter de nombreuses discussions dans les années à venir.
Source : https://www.clubic.com/actualite-530226-une-intelligence-artificielle-comme-maire-de-votre-ville-aux-etats-unis-un-candidat-tente-le-coup.html