Les interfaces manipulatoires, connues sous le nom de « dark patterns », sont devenues une problématique majeure dans l’e-commerce. L’association UFC-Que Choisir appelle à des sanctions plus sévères pour protéger les consommateurs français et européens contre ces pratiques trompeuses. Découvrez les mécanismes utilisés par certains sites et les actions envisagées par l’UFC-Que Choisir.
Les dark patterns et leurs impacts
Les dark patterns désignent des interfaces manipulatoires conçues pour influencer les choix des utilisateurs à leur insu. Ces pratiques incluent des conceptions visuelles trompeuses, qui rappelent les concepts évoqués dans l’ouvrage « Influence et manipulation » : l’obligation de créer un compte client, des prix barrés fallacieux, des incitations répétitives, et des messages de stock limité créant un faux sentiment d’urgence. La législation européenne, notamment le Digital Services Act (DSA), interdit ces procédés depuis février 2024, mais leur utilisation reste répandue.
Une étude menée par l’UFC-Que Choisir révèle que toutes les 20 places de marché en ligne les plus populaires en France utilisent ces dark patterns. Les sites analysés comprennent Airbnb, AliExpress, Amazon, Booking.com, Carrefour, Cdiscount, Decathlon, E.Leclerc, eBay, eDreams, Expedia, Fnac, Leboncoin, Leroy Merlin, ManoMano, Rakuten France, Shein, Temu, Veepee, et Vinted. Les interfaces trompeuses nuisent à la capacité des consommateurs de prendre des décisions éclairées, violant ainsi le DSA.
Temu, AliExpress et Amazon en ligne de mire
Parmi les sites épinglés, Temu se distingue par le plus grand nombre de dark patterns détectés. L’UFC-Que Choisir, accompagnée d’une vingtaine d’associations, a déposé plainte contre cette plateforme chinoise pour non-respect du DSA. AliExpress, une autre plateforme chinoise, ainsi qu’Amazon et Veepee, sont également pointés du doigt.
L’association exhorte les autorités, notamment la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Commission européenne, à enquêter sur ces dérives et à imposer des sanctions adéquates. L’objectif est de permettre aux consommateurs d’effectuer des choix non biaisés et de protéger leurs droits.
Les actions prévues de l’UFC-Que Choisir
L’UFC-Que Choisir ne compte pas en rester là. L’association envisage d’agir en justice si ces pratiques persistent. Elle souhaite également sensibiliser les consommateurs aux dangers des dark patterns et les encourager à signaler les sites utilisant ces méthodes. Une régulation plus stricte et des sanctions dissuasives sont nécessaires pour éliminer ces pratiques manipulatoires de l’e-commerce.
En parallèle, l’UFC-Que Choisir appelle à une collaboration internationale pour renforcer la législation et garantir une protection efficace des consommateurs. La lutte contre les dark patterns nécessite une vigilance constante et une action collective pour instaurer des pratiques commerciales équitables et transparentes.