Dans une récente victoire juridique, Microsoft réussit à échapper aux obligations législatives européennes imposées par le Digital Markets Act (DMA) pour son moteur de recherche Bing et son navigateur Edge. Cette décision, basée sur le critère de popularité, soulève des questions sur la portée du DMA et met en lumière la position dominante de Google sur le marché.
Bing et Edge : hors de portée du DMA à cause de faibles parts de marché
Selon des informations relayées par Bloomberg, le moteur de recherche Bing et le navigateur Edge ne seront pas soumis aux contraintes du DMA en raison de leur manque de popularité auprès des utilisateurs européens. Conformément au DMA, seules les plateformes comptant plus de 45 millions d’utilisateurs mensuels dans l’UE sont qualifiées de « contrôleurs d’accès » et sont soumises à des restrictions strictes. Bing et Edge ne répondent pas à ces critères, permettant ainsi à Microsoft de contourner les obligations européennes.
La domination de Google sur le marché a finalement joué en faveur de Microsoft, offrant une exemption à Bing (avec une part de marché de 3,75 % en Europe) et à Edge (cumulant moins de 6 % de parts de marché en Europe). Cette décision autorise Bing à favoriser ses propres services dans les résultats de recherche, contrairement à Google, qui a dû apporter des ajustements pour éviter tout favoritisme.
Des contraintes partielles : LinkedIn et Windows concernés
Bien que Bing et Edge soient exemptés, d’autres aspects du business de Microsoft restent soumis au DMA. Windows, dominant avec 74,5 % de parts de marché sur les systèmes d’exploitation de bureau en Europe, doit permettre la désinstallation du navigateur Edge et l’intégration de Bing aux résultats de recherche. La subtile distinction entre cette obligation et l’autorisation accordée à Microsoft de promouvoir ses propres solutions réside dans la classification de « contrôleurs d’accès » définie par Bruxelles. Windows est inclus, contrairement à Edge ou Bing. Il faut aussi savoir que LinkedIn, propriété de Microsoft depuis 2016, est également soumis aux nouvelles règles du DMA.
Depuis octobre dernier, Microsoft travaille en coulisses pour obtenir une dérogation pour ses logiciels, et les premiers signes suggèrent que la Commission européenne pourrait accéder à la demande du géant de Redmond. Une enquête en cours devrait dévoiler ses résultats fin février. Cependant, les indications préliminaires laissent penser que Microsoft, tout comme iMessage d’Apple, échappera aux rigueurs du DMA pour ses services Edge et Bing.