Monopole Google de la recherche en ligne : pourquoi les moteurs comme DuckDuckGo, Neeva ou Qwant peinent à séduire ?

Duckduckgo affiché sur ordinateur portable

Dans le cadre d’une bataille juridique, menée par le Département de la Justice des États-Unis contre Google, pour son prétendu monopole sur le marché des moteurs de recherche, de nouvelles révélations ont été faites concernant les acteurs émergents de ce secteur, comme DuckDuckGo et Neeva. Ces informations mettent en lumière les défis mais également les barrières à l’entrée, les stratégies et les performances économiques de ces entreprises qui aspirent à rivaliser avec le géant de la recherche en ligne.

Les révélations sur DuckDuckGo et Neeva

DuckDuckGo, connu pour son engagement en faveur de la confidentialité des utilisateurs, est rentable depuis 2014, tirant l’essentiel de ses revenus de la publicité liée à la recherche, principalement des annonces fournies par Microsoft aux États-Unis. Néanmoins, des documents juridiques suggèrent que l’entreprise n’a pas suffisamment investi dans l’innovation de son moteur de recherche, privilégiant plutôt le retour sur investissement à ses actionnaires. Même si on apprend qu’un tiers de ses employés travaillait à l’amélioration de son moteur de recherche en 2018.

En dépit de sa rentabilité, DuckDuckGo n’a pas développé son propre index web complet pour les résultats de recherche organique, ce qui soulève des questions sur sa capacité à concurrencer efficacement Google. De plus, malgré une base d’utilisateurs estimée à 100 millions de personnes à l’échelle mondiale en 2021, DuckDuckGo ne capte qu’environ 2,5 % des requêtes de recherche générale aux États-Unis et seulement 0,6 % des requêtes sur les appareils mobiles en Europe, selon les chiffres de 2023.

Quant à Neeva, fondée par d’anciens employés de Google, cette startup visait à offrir une alternative sans publicité à Google, grâce à un modèle basé sur les abonnements. Malgré un démarrage prometteur et plus de 600 000 utilisateurs en 2022, la majorité n’étaient pas des clients payants. Neeva a finalement pivoté vers le marché des entreprises avant d’être acquise par Snowflake, soulignant les difficultés inhérentes à la concurrence dans un domaine dominé par des services gratuits.

Et enfin, Qwant, le moteur de recherche français, a longtemps essayé de s’imposer face à la machine de guerre qu’est Google, sans réussir : cependant, son rachat récent par Octave Klaba d’OVHcloud, ouvre de nouvelles perspectives pour le moteur de recherche. Si, pour l’instant, comme pour Duckduckgo, les résultats fournis par www.qwant.com sont ceux du moteur de recherche Bing, il y aura dans les prochains mois un vrai index et une base de donnée de résultats qui seront propre au moteur made in France, qui fera partie de Synfonium, une série d’outils à la Google pour concurrencer l’américain sur le marché européen.

Stratégies de monopole et concurrence peu innovante

Google cherche à démontrer, à travers ces exemples, que sa suprématie sur le marché des moteurs de recherche est le résultat de son innovation et de sa qualité supérieures, et non de pratiques monopolistiques. La firme met en avant sa capacité à innover constamment, en contrastant avec les stratégies de DuckDuckGo axées sur la confidentialité, qui, selon Google, compromettent la qualité des résultats de recherche.

Le cas de Neeva illustre également les barrières à l’entrée sur le marché des moteurs de recherche, malgré une expertise technique approfondie et un modèle économique innovant basé sur les abonnements. La difficulté de rivaliser avec les services de recherche gratuits est un obstacle majeur pour les nouveaux venus.

Le paysage concurrentiel faible des moteurs de recherche

En dehors de DuckDuckGo et Neeva, le document évoque également la position de Yahoo, qui a cessé d’indexer le web après un accord avec Microsoft en 2009, se concentrant sur d’autres produits. Cette stratégie souligne le défi de maintenir un moteur de recherche compétitif face à des géants comme Google.

Google argumente qu’il est aujourd’hui en concurrence non seulement avec d’autres moteurs de recherche, mais aussi avec des applications mobiles dédiées, des sites web spécialisés, et même des plateformes d’intelligence artificielle comme ChatGPT, soulignant la diversité des options de recherche disponibles pour les utilisateurs.

Les révélations issues de ce procès mettent en lumière les dynamiques complexes et les problématiques du marché des moteurs de recherche. Elles montrent que, malgré les tentatives de divers acteurs d’innover et de proposer des alternatives, concurrencer Google reste un challenge majeur, qu’aucun acteur n’a réussi pour l’instant à relever.

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