Quand on est entrepreneur, la première question qui vient vit à l’esprit concerne le choix du statut pour son entreprise : est-ce une micro-entreprise, avec sa facilité de gestion mais ses limites (plafonds de CA, impossible de déduire les charges…), ou une entreprise d’envergure ? Quand ils optent pour la deuxième piste, et qu’ils n’ont pas d’associés, les créateurs d’entreprise hésitent entre l’EURL et la SASU.
Les créateurs d’entreprise hésitent entre l’EURL et la SASU
Choisir la structure juridique adaptée à son entreprise constitue l’une des décisions cruciales lors de sa création. Pour les entrepreneurs individuels souhaitant bénéficier d’une responsabilité limitée, l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) et la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) offrent des options attractives. Toutefois, le choix entre ces deux formes juridiques demeure souvent un défi, car il implique des implications fiscales, sociales et financières différentes. Cette sélection repose souvent sur plusieurs critères, dont le mode de rémunération du dirigeant.
De multiples paramètres entrent en jeu lors de ce choix délicat, allant de la flexibilité administrative à la gestion financière en passant par la responsabilité du dirigeant. Ces deux structures offrent des avantages et des inconvénients spécifiques, et l’orientation vers l’une ou l’autre nécessite une compréhension approfondie de leurs particularités.
Le critère le plus important pour les entrepreneurs : la fiscalité et le coût total de leur rémunération
Avant de démarrer son entreprise, le critère principal dans le choix entre l’EURL et la SASU pour de nombreux entrepreneurs réside dans la fiscalité et le coût global de la rémunération du dirigeant. En effet, la différence de régime fiscal entre ces deux structures peut influencer directement la manière dont le dirigeant va percevoir sa rémunération.
En optant pour l’EURL, le dirigeant est généralement affilié au régime des travailleurs non-salariés (TNS), tandis que la SASU propose une affiliation au régime général de la sécurité sociale. Ces différences impactent les charges sociales, les cotisations, et par conséquent, le coût global supporté par l’entreprise pour la rémunération de son dirigeant.
Voici 2 simulateurs pour comparer les rémunérations entre SASU et EURL
L’URSSAF propose deux simulateurs spécifiques, accessibles en ligne, pour les entrepreneurs envisageant l’EURL ou la SASU comme structure juridique. Ces simulateurs permettent aux dirigeants de visualiser et de comparer les rémunérations nettes selon le montant total souhaité pour la rémunération.
Le simulateur dédié à l’EURL vous permet d’obtenir une estimation précise de la rémunération nette après déduction des charges, cotisations sociales et contributions. Il offre une vue détaillée du revenu disponible après impôt, offrant ainsi une vision claire du coût réel pour l’entreprise.
De même, le simulateur dédié à la SASU présente une analyse similaire, permettant une comparaison approfondie des deux formes juridiques en termes de rémunération nette pour le dirigeant.
Exemple de simulation pour 100 000 euros en SASU et EURL
Pour 100 000 euros de salaire total versé (incluant toutes les charges), combien reste-t’il réellement en salaire net pour le dirigeant de SASU et d’EURL ?
Le simulateur nous apprend que :
- pour 100 000 € de dépenses par l’EURL pour le salaire du dirigeant, on est prélevé de 30 533 € de cotisations et contributions, ce qui laisse 69 467 € net, sur lesquels le dirigeant va payer 13 082 € d’impôt sur le revenu… ce qui laisse 56 385 € net après impôt.
- pour 100 000 € de dépenses par la SASU pour le salaire du dirigeant, on est prélève de 43 460 € de cotisations et contributions, ce qui laisse 56 540 € net, sur lesquels le dirigeant va payer 9 659 € d’impôt sur le revenu… ce qui laisse 46 881 € net après impôt.
On voit ici que le salaire d’un dirigeant de SASU est plus lourdement taxé que celui d’un dirigeant d’EURL : c’est tout à fait normal, car le dirigeant de SASU a un statut de salarié, et cotise autant, tandis que le dirigeant d’EURL n’est pas considéré comme salarié, et cotise moins… et aura donc moins de droit que son homologue en SASU.
Ces outils s’avèrent inestimables pour les entrepreneurs souhaitant évaluer avec précision les implications financières et fiscales de chaque option et prendre une décision éclairée pour leur entreprise.
Notre conseil : ne choisissez pas le type de structure selon les dires ou les tendances autour de vous. Le choix entre l’EURL et la SASU nécessite une analyse minutieuse, tenant compte des aspects financiers, fiscaux et sociaux. Les simulateurs proposés par l’URSSAF pourront vous aider à estimer la rémunération nette et à comparer les coûts entre ces deux formes juridiques.